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Nabil Karoui, remis en liberté

La cour de cassation, qui s'est réunie aujourd'hui, 9 octobre 2019 a décidé la remise en liberté du candidat au second tour de la présidentielle anticipée, Nabil Karoui. 

Cette décision a été prise après que la cour de cassation a jugé la requête déposée par le collectif de défense de Nabil Karoui recevable sur le fond et la forme annulant ainsi la décision de la chambre d’accusation sans renvoi.

Le maître Bechir Ferchichi, chef du collectif de défense composé également de Habib Oueslati et Habib Hamdi a confié à Mosaïque FM, que la décision de la cour de cassation signifie la remise en liberté à effet immédiat de Nabil Karoui.

Sa libération constitue le début du dénouement d'une affaire qui a tourné au feuilleton et qui aurait risqué, selon l'avis de beaucoup de spécialistes, de remettre en question tout le processus électoral.

Nabil Karoui, président du parti "Cœur de la Tunisie", propriétaire de la chaîne privée "Nessma TV" et candidat officiel à la présidentielle, a été arrêté le 23 août 2019, en exécution du mandat de dépôt délivré à son encontre par la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis pour suspicion de blanchiment d’argent et d'évasion fiscale, sur fond d'une plainte déposée par l'organisation I Watch en mars 2016, alors qu'elle statuait sur un recours introduit par sa défense pour la levée du gel de ses comptes ainsi que de son interdiction de voyage. Cela a suscité les réactions les plus contradictions et soulevé des interrogations sur l'opportunité de cette mesure et du timing de l'émergence de cette affaire, vieille de plus de trois ans. Beaucoup y ont vu une manoeuvre politique pour un concurrent, donné super favori par les sondages.

Malgré son arrestation et une campagne menée par sa femme et des partisans interposés, il obtient quand même 15,5 % des voix au premier tour et se classe deuxième après le constitutionnaliste Kais Saied (18,4% des voix), Mais Nabil Karoui n'a pas arrêté de faire couler l'encre : prétendant à la Présidentielle en état de détention préventive ne court, effectivement, pas les rues.

Les recours pour sa libération sont tous rejetés. Les appels lancés dans ce sens par d'innombrables personnalités et institutions politiques nationales et internationales qui ont évoqué les principes de l'égalité des chances et de l'équité devant la loi, ne trouvent pas écho non plus. L'UGTT, l'UTICA, la LTDH, le Conseil de l'ordre des avocats ainsi que d'autres organisations et associations de la société civile ont abondé dans ce sens, tout comme la majorité des candidats du premier tour. Aucun effet.

Le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Nabil Baffoun, a eu beau exprimer sa crainte quant à une éventuelle remise en cause des résultats du second tour de la présidentielle et des conséquences qui s'en suivraient si Karoui restait en prison.

Une affaire qui ne finira pas de susciter les réactions et les polémiques, même si Nabil Karoui est désormais libre.

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